Assis sur une banquette dans la cour arrière, l’un des copropriétaires, Patrick Soucy, mentionne que le projet d’ouvrir une microbrasserie n’était jamais bien loin dans son esprit, lui qui provient du domaine de l’actuariat. Brassant chez lui depuis un certain moment, il s’est rendu compte qu’il n’y avait pas d’offre dans Mascouche. Il a alors vendu son condo pour venir s’y installer.
En rencontrant le maire pour discuter de son plan, il lui souligne qu’une autre personne était intéressée par la fondation d’une microbrasserie. Entre dans l’histoire Giuseppe, son futur brasseur. « On ne se connaissait pas au moment de notre rencontre, mais trois semaines plus tard, on achetait une maison ensemble! Il avait une véritable salle de brasse dans son garage et brassait déjà depuis une quinzaine d’années », se souvient-il. Le nom Albatros a double signification : c’est un clin d’œil à la Ville de Mascouche et à son aéroport, aujourd’hui fermé, mais c’est aussi le nom donné à l’un des premiers avions de l’Allemagne lors de la Première guerre mondiale. Se mettant au travail après avoir apposé leur signature au bas du contrat qui leur donnait les clés de leur futur bâtiment, datant de 1894, les comparses ont tout refait à neuf en brassant leurs produits notamment chez la microbrasserie Ruisseau Noir à Terrebonne. C’est durant la pandémie que l’Albatros a reçu ses équipements pour brasser dans un garage aménagé derrière la bâtisse.
Des produits travaillés avec soin albatros
Jusqu’à présent, la Brasserie artisanale Albatros s’est forgée une solide clientèle au fil des années, grâce à une gamme de bière travaillée avec le souci du détail notamment avec l’expérience de Giuseppe. Bien que celle-ci soit plus traditionnelle et moins expérimentale, Patrick Soucy indique que nombreux produits font sensation auprès d’elle, soit La Bédoune (Rousse), l’Or liquide (IPA américaine) et la Blonde à Mike (Pale ale). « Cette dernière a d’ailleurs un fermentor juste pour elle! » Au total, la microbrasserie roule avec une trentaine de recettes selon ses dires. Parmi celles-ci, certaines sont nées de leur implication locale, comme La Chapö, une saison aux framboises brassée pour le festival d’amuseurs publics portant le même nom, ou encore La Bine, une bière créée avec le restaurant voisin de la brasserie. Cet esprit de camaraderie et de collaboration se transpose aussi dans l’ambiance qui règne lorsqu’on y met les pieds. « C’est très chaleureux et familial ici, les gens se sentent comme chez eux. Ils s’assoient dans le gazon ou sur la terrasse arrière. On a une cour parfaite pour tout type de clientèle », lance-t-il. D’ailleurs, les employés participent à cette mentalité d’entraide. Durant chaque mois de l’année, l’un d’entre eux est mis de l’avant et choisi une bière du menu. De chaque pinte vendue durant cette période, 50 sous est remis à un organisme de la région. Ainsi, la Maison Adhémar-Dion, Parenfants de Mascouche, le Travail de rue Le Trajet et le Relais de Mascouche ont bénéficié d’un petit coup de pouce. « On essaie de s’impliquer comme on peut, mais il s’agit d’une de leurs idées! On a une quinzaine d’employés et certains y sont depuis nos débuts. Même s’ils ont un emploi dans leur domaine, ils viennent un soir semaine travailler avec nous. » Enfin, ce n’est pas les activités qui manquent à l’Albatros. Chansonnier, spectacle d’humour et activité extérieure exploitent bien le potentiel de la brasserie.
Toujours des agrandissements! albatros
Depuis le début de ses opérations il y a cinq ans, L’Albatros n’a jamais cessé de progresser pour soutenir sa croissance. Des projets d’agrandissement, Patrick Soucy peut en parler! « On a tout fait! On a doublé la superficie de la remise arrière pour notre salle de brasse, on a agrandi la surface extérieure, installé une petite cuisine… il ne reste qu’un dernier projet et après on arrête! De toute façon, on a plus de place! », s’exclame-t-il. En effet, il a dans l’idée d’enlever le balcon arrière pour augmenter la superficie de la cuisine et l’offre alimentaire, ce qui terminerait une longue série de projets de construction. « On peut manger des nachos, de la pizza, des fromages et de la charcuterie, mais j’aimerais avoir un menu plus large en termes de bouffe. » Pour l’instant, il est encore en mode embryonnaire. Sa priorité demeure le pub, qui marche à plein régime. Pour appuyer ses dires, la brasserie ne dispose que d’une dizaine de points de vente un peu partout dans Mascouche. Après une discussion qui aura duré au final une heure, Patrick Soucy nous quitte pour remplir son véhicule de caisses de ses produits, prêt à livrer dans les épiceries et marchés des environs. Décidément, L’Albatros vole bien haut dans le ciel et à plein régime!