Lors de cette chaude journée de juin où nous avions rendez-vous avec Jacob Stephens, il s’affairait derrière le comptoir à notre arrivée. Entre deux commandes de bières et une bonne poignée de main franche, il nous raconte les débuts de l’aventure.
« Comme pas mal tout le monde se trouvant dans le domaine, j’étais un brasseur amateur à la maison. On s’amusait. Un moment donné, on s’est dit go, on se lance! », raconte le copropriétaire.
Le projet ne s’est toutefois pas concrétisé en une seule journée. Il se sera écoulé quatre années entre cette idée folle et sa concrétisation.
Durant ce temps, il a travaillé une année chez ses amis de la microbrasserie Trécarré, à Saint-Côme, en plus d’aller chercher une attestation de brasseur émise par l’Institut Brassicole du Québec.
Une histoire de famille
L’histoire de la Côte à Beausoleil, c’est aussi une histoire de famille. Sa femme, Andrée-Line St-Arnault, s’occupe du graphisme des produits. Sa sœur, Sarah, est responsable de la marchandise.
« Un moment donné, c’est le genre de chose qui arrive où tu te réveilles et que tu réalises que tu as une microbrasserie! Tu te dis : comment on a fait pour se ramasser là! », s’exclame Jacob.
À l’extérieur, Steve, qui fait partie des six associés de la microbrasserie, est en train de cuire des côtes levées à proximité de la terrasse extérieure. Chaque fin de semaine de l’été, un barbecue est organisé, car c’est aussi ça la Côte à Beausoleil : profiter du beau temps et de la bonne bière entre amis ou en bonne compagnie.
Avec seulement deux ans au compteur, l’aventure n’aura toutefois pas été de tout repos. La pandémie a freiné l’élan de la microbrasserie, si bien qu’elle a été contrainte de revoir son plan de match.
« Ça n’a pas aidé. On ne voulait pas vraiment à la base faire de la distribution. Nous voulions que les produits se boivent sur place. Toutefois, il a fallu s’exporter pour survivre. Le trois quart de ma production était en canettes. On a été fermé plus longtemps qu’on a été ouvert », souligne-t-il.
Par chance, bien situé sur la route des chalets, de nombreux visiteurs sont passés remplir leur glacière avant de profiter de leurs vacances. Jacob mentionne également que de nombreux amateurs de bières n’ont pas perdu leur habitude de venir lui piquer une jasette entre deux accalmies.
D’ailleurs, il en a profité pour se bâtir une réputation, notamment par ses deux bières phares, la Matawinie Helles, une lager traditionnelle allemande, ainsi que la San Juan de Gose, une bière salée et acidulée avec un ajout de lime et de coriandre.
À ses yeux, ses produits ne pas dans la « grosse amertume ». « On adore faire des bières de soif, sans toutefois tombé dans la platitude. C’est pour cette raison qu’on brasse beaucoup de lagers et de sures. Par contre, nous avons quand même des produits classiques et quand on brasse des bières aux fruits, on ne lésine pas sur la quantité », assure-t-il.
Doubler la production
Pour le futur, afin de combler la demande, de nombreux projets s’en viennent pour Jacob Stephens. Dès le mois d’août, un nouveau système de brassage arrive, ce qui permettra de doubler la production, pour ensuite distribuer davantage dans plus de points de vente.
« On s’enligne également pour avoir un four à pizza permanent à l’extérieur, ce qui va faire une grosse différence pour notre clientèle. Elle pourra ainsi demeurer plus longtemps et profiter de l’emplacement », explique-t-il.
Côté produits, plusieurs idées lui traversent l’esprit. De plus, il aimerait aussi pouvoir produire des bières vieillies en barriques.
« J’aimerais beaucoup avoir un baril de mescal pour notre San Juan de Gose. J’espérais l’avoir cette année, mais ce sera pour notre troisième anniversaire! »
Parlant de la San Juan de Gose, on s’est laissé tenter par sa déclinaison aux fraises et au citron. Une bière bien balancée, fraîche, avec un parfait équilibre entre son côté salé et celui acidulé. Une bière d’été qui, à 4,2%, se boit sans gêne! Notre coup de cœur lors de notre passage.
Quant au principal intéressé, le choix a été difficile. Après un moment de réflexion en contemplant sa ligne de bières en fût, il a lancé : « La Pilsner Bär, une bière blonde brassée avec des houblons allemands, est ma bière du moment. Par contre, ce que je peux dire, c’est de venir nous voir et de les essayer! »