L’histoire débute en 2016 autour d’une discussion sur la bière à la suite d’un spectacle. Jean-François Fortin et Janie Dallaire ont indiqué qu’ils aimeraient se lancer dans le projet d’ouvrir un pub, mais que partir à deux était plus compliqué. Il n’en fallait pas plus à Patrick Martin pour plonger dans l’aventure. « J-F brassait depuis un moment chez lui. Moi j’avais cette idée en tête depuis longtemps et brassait aussi à la maison. »
Le trio a ainsi débuté à brasser une bière par semaine, tout en montant le plan d’affaires. Jean-François et Janie habitaient à Sainte-Marthe-sur-le-Lac, ainsi que Patrick, qui pour sa part est originaire de L’Assomption, ont commencé à regarder pour un bâtiment pour leurs opérations.
Après avoir regardé du côté de Lavaltrie, c’est plutôt L’Assomption qui a remporté la palme. « J’ai connu la bière de microbrasserie par l’entremise de Fred Cormier de Hopfenstark. Lorsqu’il est parti d’ici (de L’Assomption), il y avait un grand vide et aucune offre de bière dans le coin. On le savait qu’il y avait un potentiel », raconte-t-il.
En regardant les offres, ils trouvent une superbe maison en plein centre-ville, datant de 1780. Après une rencontre avec le propriétaire de l’immeuble, ils avaient une semaine pour se décider, c’était en avril 2017.
« On a pas dormi de la semaine! J’étais électromécanicien et je n’étais plus heureux, même si j’avais de superbes conditions et un bon salaire. J-F avait un studio professionnel et Janie était technicienne en laboratoire et eux aussi n’étaient pas plus heureux. On a fini par se décider à faire le grand saut et on a signé. »
Bien vite, les trois comparses se sont rendus compte qu’il ne serait pas possible de brasser sur place. Ils ont donc trouvé un local industriel à Le Gardeur. Trois mois après avoir signé leur bail, ils reçoivent leur permis bar et le 1er juillet, Le Fermentor était en opérations.
Freddy Mercury, Bon Scott et Céline Dion
En entrant dans l’antre du Fermentor, les mélomanes se sentiront comme à la maison. En plus de classiques de la musique, même le nom des bières sont un hommage aux Dieux du rock, ainsi que certaines émissions qui ont façonné le milieu de la télévision québécoise.
Ainsi, il se peut que vous ayez dans votre verre une Pinte Killer, une IPA américaine en hommage à la chanson Painkiller de Judas Priest. Les artistes y passent aussi, on peut penser à Céline Dion (la gose Célime Citron), Gerry Boulet (la Gerry Bleuet, une pale ale aux bleuets), ainsi que Félix Leclerc, (Fûtlix Leclerc, une saison barriquée en fût de vin blanc Chardonnay).
Lors de notre passage, on a accroché sur la Fruity Mercury, une sure aux fruits de la passion en l’honneur de Freddy Mercury, défunt chanteur de Queen. Un autre défunt, Bon Scott, premier chanteur de AC/DC, a aussi une bière à son nom (Bon Scotch, une Scotch Ale Wee Heavy).
« Depuis nos débuts, on a environ 180 recettes. Il y en a pour tous les goûts. Avec les employés, on a un fun fou à nommer nos bières en l’honneur d’un musicien, d’une chanson ou d’un film », souligne Patrick Martin, qui est dans le groupe Reanimator. Jean-François Fortin est pour sa part guitariste dans Anonymus.
Il ajoute qu’au départ, pour connaître quel groupe ou émission de télévision allait avoir son hommage, il fallait se rendre sur place, puisque aucun produit n’était embouteillé ou encanné. « La pandémie a toutefois changé la donne. On a commencé à exporter nos produits en canette. »
De plus, le terrain de jeu s’est agrandi avec l’arrivée d’un chai de 32 barriques, ainsi que d’un menu avec à l’ardoise des pizzas, ailes de poulet, fish and chips et poutines.
« C’est mon dada ici. On a une superbe terrasse avant et arrière, qu’on a construit durant la pandémie. On organise une foule d’événements, par exemple le Prost Fest, des bingos, du karaoké, des spectacles d’humour et des soirées quiz. Le mercredi, c’est le Mercredeath, où une bière est en vente à 6,66 $ », fait-il savoir.
« L’avenir est au pub de quartier »
D’ailleurs, lorsqu’il se projette dans l’avenir, c’est cette ambiance de fête en plein cœur du centre-ville qu’il désire se concentrer et faire fleurir.
« Il règne un gros sentiment d’appartenance chez nous avec nos clients. Notre marchandise sort à fond de train, ils ont également de très bonnes idées. Pour moi, l’avenir est définitivement au pub de quartier. »
Pour mettre du poids sur cette affirmation, Patrick Martin a souligné que de nombreux projets arriveront en temps et lieu. « Je ne veux pas m’avancer là-dessus, mais il y a de belles choses dans l’air! »
Après une poignée de main franche, on a quitté l’établissement en ayant qu’une seule envie : sortir notre manteau de cuir et écouter du bon vieux Metallica.