L’aventure a débuté pour Pascal Fiset et ses trois associés de l’époque, Pierre-Hughes Marsolais, Marc Cloutier Et Jean-Philippe Kiernan, en 2018. C’est une fusion de différents projets qui a mené à l’idée d’ouvrir une microbrasserie dans la capitale de la chanson traditionnelle.
« Je brassais depuis une vingtaine d’années et j’avais eu le désir d’ouvrir une microbrasserie à Saint-Jean-de-Matha un jour, mais le projet ne s’est pas concrétisé. Jean-Philippe avait déjà dans l’idée d’avoir une micro à Saint-Côme, mais avec d’autres partenaires et ça n’avait pas fonctionné non plus », raconte Pascal Fiset.
Si aujourd’hui il ne reste que lui et Marc à titre de membres fondateurs, ils ont une autre associée, Évelyne Miljours, qui a joint les rangs depuis trois ans. Et comme l’équipe, le pub en a fait du chemin.
« Bien qu’à la base, le projet d’avoir une microbrasserie ainsi qu’un pub était établi, l’endroit l’était également, notamment en raison de la montagne de ski et du fait qu’il n’y avait pas, à ce moment, d’autres brasseries à proximité », explique-t-il.
Établie en plein cœur de la municipalité sur la rue Principale, le tout à commencé avec la bâtisse, qui abrite une cuisine, ainsi qu’une petite terrasse pouvant accueillir une vingtaine de personnes. « Au départ, les autos se stationnaient où se trouve désormais notre terrasse actuelle. »
L’année suivante, une future expansion planait déjà et des démarches se sont enclenchées afin d’acquérir durant la pandémie la maison voisine, qui est devenue la boutique de la microbrasserie.
« On est passé ensuite d’un permis de brasseur industriel à un permis d’artisan brasseur, ce qui fait en sorte qu’on ne peut plus vendre dans les bars et les restaurants. En contrepartie, nous vendons le tiers de notre production en canettes à la boutique », souligne-t-il au passage.
La forêt à la maison
Tout le chemin parcouru depuis les cinq dernières années se trouve égaement dans les bières du Trécarré. Dans ses balbutiements, Pascal Fiset mentionne qu’il désirait simplement brasser de bons produits, des bières classiques, juteuses et être à l’affût des tendances.
Par contre, l’appel de la nature a résonné il y a deux ans. Maintenant, des bières forestières prennent leur place dans l’échiquier. « Plus on avance là-dedans, plus je sens que nous sommes spot on. On veut amener la forêt à la maison avec nos produits, et c’est ce qu’on a accompli », indique-t-il.
Avec sa série forestière, qui comprend l’Épineuse (Pale ale), la Cerisette sauvage, la Grisette au Sumac et l’IPA du nord forestier, l’engouement est sans précédent. D’ailleurs, cette dernière est notre coup de cœur par ses arômes mentholés, de thé des bois et de fleurs sauvages, son goût résineux et son amertume franche et sèche.
« On a d’autres produits comme la Kölsch ainsi que des bières classiques, comme notre Bitter anglaise et la Côme’s Light, mais on a décidé de laisser les bières juteuses pour ceux qui le font bien et développer notre créneau forestier », laisse-t-il entendre.
Un avenir fleurissant
Lorsqu’on lui a posé la question, Pascal Fiset est fier du parcours accompli depuis les débuts de la microbrasserie. « Ce serait facile de dire qu’on aurait pu être plus loin dans notre cheminement en raison de la pandémie, mais en même temps, on a été très proactifs durant cette période. »
En effet, le branding a été complètement revampé, la série forestière développée, le marketing a pris de l’ampleur, sans compter l’arrivée, comme mentionné un peu plus haut, de la boutique et de la terrasse.
« De plus, on s’enligne pour un projet d’agrandissement afin de produire davantage des bières à valeur ajoutée, comme des bières barriquées ainsi que brettées, ou brassées avec des levures sauvages, car on a atteint notre pleine capacité de production. On pense même à aller vers des bières spontanées, ce serait notre rêve! »
Grâce à un immense terrain à l’arrière de la microbrasserie, il songe à poursuivre le projet de planter les ingrédients nécessaires à la fabrication de ses bières, notamment des cerises sauvages et du pimbina.
Enfin, le pub est l’endroit parfait pour l’après-ski ou pour discuter entre amis autour d’une bonne bière. « Il règne une espèce d’ambiance bon enfant et de plein air. C’est chaleureux et convivial, un peu comme dans un chalet. Les gens sont de bonne humeur et ont le sourire aux lèvres en sortant du Tré. »
À bien y penser, on allait presque oublier de demander à notre principal intéressé d’où venait l’appellation Trécarré! À cette question, Pascal Fiset a fait savoir d’emblée que le processus a été fastidieux.
« Ça a été long, mais en fait, Trécarré revient souvent dans la chanson traditionnelle et comme on vient de sa capitale nationale, on s’est dit que cela pourrait être bien comme nom. En approfondissant nos recherches, on s’est rendu compte que c’est également un lopin de terre où il y a eu une coupe forestière et où les bûcherons vont pour se reposer. On aimait aussi sa tournure. »
Il renchérit en révélant que pour savoir si un mur est à l’équerre, il suffit de prendre le trécarré du mur. « Alors on s’est dit qu’on va fabriquer de la bière au trécarré. »
Sur cet aspect, on peut dire que c’est réussi.